Une journée avec les H’Mông de Mèo Vac

Fatiguée par la charge qui pèse sur son dos, Ly Thi Sua essuie la sueur qui ruisselle sur son visage. Elle a quitté sa maison de bonne heure pour se rendre au pied de la montagne et ramasser de l’herbe pour ses cochons. La pluie vient de s’arrêter. Le sentier sinueux est couvert de roches et de pierres, le retour est difficile.

À tout juste 16 ans, Sua a arrêté ses études après le collège, comme la plupart des filles de la commune de Can Chu Phin du district de Mèo Vac, province de Hà Giang (Nord-Ouest). Située dans l’extrême Nord du Vietnam, à côté de la frontière chinoise, cette région est perdue dans une vallée bordée de hautes montagnes calcaires. Le lycée est donc trop loin de chez elle. Tout au long de la journée, elle aide ses parents dans les tâches quotidiennes, et s’occupe de ses sœurs.

À 7 et 10 ans, ces dernières ont l’habitude de jouer avec les enfants des voisins  près de la clôture en pierre entourant la maison. Mais dès que Sua les appelle, elles se précipitent - pieds nus - pour venir l’aider à couper l’herbe pour les animaux. Malgré leur jeune âge, elles donnent déjà à manger aux poules et aux porcs.

C’est l’heure du déjeuner

Perchée au milieu d’une montagne, la maison familiale en bois ne contient qu’une pièce où tout le monde dort, mange, fait la cuisine et travaille. Sur place, Sua prépare du mèn mén (une sorte de farine de maïs cuite à la vapeur) pour le déjeuner et le dîner. Depuis qu’elle est petite, Sua ne mange que du mèn mén, des légumes bouillis et des piments. La viande, c’est une fois par mois, lorsque sa famille accueille des invités. «C’est trop bon ! C’est mon plat préféré», sourit l’adolescente, tandis qu’elle verse rapidement des grains de maïs dans le mortier en pierre.

Il faudra attendre le dîner du soir pour que toute la fratrie se réunisse autour de la table. Le repas est souvent accompagné d’alcool de maïs qu’ils fabriquent eux-mêmes. Sua a commencé à boire dès son plus jeune âge. «Ma mère était ivre l’autre jour, elle a trop bu lors d’un mariage, elle s’est couchée très tôt ce soir-là !», s’exclame Sua.

Pourtant c’est la maman qui travaille le plus à la maison. «Elle ne mange pas beaucoup, elle nous donne souvent le meilleur. Je la vois rarement se reposer. Mon père, lui, a plus de temps libre», affirme-t-elle, désignant le métier à tisser près de l’entrée de la maison. Un outil où la mère passe des heures, le soir, pour confectionner des robes en lin ou des vêtements funéraires. Une partie est ensuite vendue au marché.

«Toutes les femmes H’Mông filent le lin. Les filles qui ne savent pas ont du mal à trouver un bon mari», explique Sua. Et de poursuivre : «Par contre, mon père n’y touche jamais. Cela porte malheur aux hommes. Ils risquent de rencontrer des serpent venimeux en allant chasser». La pluie continue à tomber. À l’appel des autres enfants, les deux soeurs vont s’amuser dehors. «J’adore la pluie. Nous aimons nous laver avec. Sinon, il faut partir loin pour chercher de l’eau dans la rivière», rit la cadette.

Pour une vie meilleure des jeunes H’Mông

Comme la famille de Sua, sur un millier de familles résidant dans la commune, près de la moitié mènent une vie difficile. Cette terre rocheuse sans arbres offre peu de ressources de vie. Les cultures sont limitées en raison du manque de terres fertiles. Les habitants ne peuvent vivre que de la culture du maïs et de l’élevage des chèvres et des cochons. «Grâce aux aides de l’État, les enfants ont de meilleures conditions pour aller à l’école. Pourtant, même s’ils le souhaitent, beaucoup d’adolescents ne peuvent pas poursuivre leurs études», confirme Sùng Mi Cha, vice-président du comité populaire de la commune de Can Chu Phin.

Hoàng Thanh Hai, directeur de l’école de Can Chu Phin, envisage quant à lui un programme visant à alphabétiser les non-scolarisés. «Je suis touché de voir leur énergie et leur désir d’apprendre. Nous allons les aider», affirme-t-il. Sua ne perd pas espoir : «Il y a quelques jours, j’ai rencontré des étudiants H’Mông qui étudient en ville. Je veux faire comme eux. Je veux élever plus de cochons et de chèvres pour gagner davantage d’argent et que ma mère travaille moins dur», murmure Sua en fixant le chemin blanchi par la pluie, et ses parents qui rentrent des champs.

Source: Le courrier du Vietnam


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